David Fofana, Le courage de changer les réalités, pour le meilleur.

David Fofana, Le courage de changer les réalités, pour le meilleur.

Originaire du nord de la Côte d'Ivoire, David Fofana est issu d'une famille connue pour son engagement dans les sphères politiques. Il sort des sentiers pressentis en faisant ses études en Côte d'Ivoire et en France.

Par la suite, il entame sa carrière professionnelle dans son pays natal. Rapidement captivé par ce qui est aujourd'hui sa vocation, le secteur du transport, David Fofana rejoint très tôt dans sa carrière la SOTRA (Société de Transport Abidjanais). C'est là qu'il a été formé aux spécificités de l'industrie du transport par des experts reconnus tels que Philippe Attey. Grimpant les échelons, il a occupé divers postes, forgeant son leadership :

« Cela m'a façonné en tant que cadre, et en tant que dirigeant. »

Altruiste, David Fofana a toujours cherché à répondre aux besoins de ses contemporains. Cette vertu l'a conduit à résoudre le problème épineux des déplacements des Abidjanais en collaborant avec l'État ivoirien pour libéraliser l'exploitation du plan lagunaire, qui était longtemps monopolisé par une structure étatique.

Cette initiative a ouvert la voie à la création de plusieurs lignes de transports privées, facilitant ainsi les déplacements de la population d'une commune à l'autre autour de ce plan d'eau.

Puis, après avoir pris la tête d'une nouvelle entreprise privée exerçant dans les transports lagunaires en tant que Directeur Général, David Fofana succombe en 2018 à la fièvre entrepreneuriale avec Mayelia. L'entreprise, initialement lancée en tant que commissionnaire en douane pivote lorsque le cousin de David insiste pour qu'il s'intéresse au marché du contrôle technique :

« Mon cousin m'avait demandé une première fois de m'intéresser au secteur, et j'avais dit "oui" pour qu'il cesse de me demander, mais je n'avais pas fait les démarches. Puis, il m'a relancé, alors je n'ai eu d'autre choix que de plonger dans le sujet. »

David finit par constituer un dossier de demande de délégation de services publics  pour la prestation de contrôle technique automobile auprès de l'État et Mayelia devient alors le premier opérateur privé ivoirien spécialiste du contrôle technique en Côte d'Ivoire, œuvrant ainsi pour une meilleure sécurité routière et une meilleure connaissance des enjeux à travers le pays.

Mais, à peine le projet lancé, la pandémie mondiale du COVID-19 survient, fragilisant le climat économique:

« Nous nous sommes tous retrouvés lors d'une réunion, et avons déterminé qu'il fallait continuer sur cette voie plutôt que tout arrêter. Ça a été dur mais nous avons fait preuve de résilience en maintenant le projet et les emplois. Et nous y sommes parvenus.»

« À l'époque, le service de contrôle technique n'était pas suffisamment déployé et accessible. Le nombre inquiétant d'accidents liés aux problèmes techniques des véhicules mettait en évidence la nécessité d'une intervention. Ces dernières années, grâce aux dispositions légales prises par le gouvernement, le nombre d'accidents a diminué, mais il fallait absolument faire quelque chose. C'est pourquoi chez Mayelia nous travaillons aussi sur l'aspect de sensibilisation, pour expliquer aux usagers que le contrôle technique de leurs véhicules n'est pas une simple formalité, mais une question de sécurité routière pour tous. ».

La force de Mayelia c'est qu'aujourd'hui, en moins de 30 minutes, il est possible de passer son contrôle technique, et ce, dans des zones où le contrôle technique n'existait pas auparavant.

Actuellement, la structure compte plus de 300 collaborateurs et l'entreprise n'est pas prête de cesser de croître ! Pour les deux prochaines années Mayelia a prévu l'implantation de stations dans presque toutes les régions de la Côte d'Ivoire, ainsi que dans les pays voisins.  

« Un bon exemple de ce qu'est capable de faire Mayelia est l'ouverture du centre de contrôle technique de Boundiali, la ville dont je suis originaire. Cette réalisation a été accueillie avec une grande joie par les transporteurs et les habitants locaux, mettant fin à des décennies de difficultés qu'ils avaient rencontrées sur ce sujet-la. Cet événement marque un jour particulier pour toute l'équipe. »

En se retournant sur son parcours, David Fofana identifie quelques rencontres clefs qui ont façonné sa carrière : « Dans mon premier emploi j'ai vraiment appris auprès de celui qui demeure aujourd'hui un mentor, Philippe Attey. Il m'a inspiré, m'a appris l'administration, le travail, les méthodes. Il m'a façonné. Et cette rencontre a toujours un impact aujourd'hui dans mes décisions professionnelles.

Le président Koné Dossongui est quelqu'un que j'admire également, qui m'impressionne tant par sa résilience, par son succès professionnel, son respect de la traditions africaines, que par les difficultés qu'il a réussi à surmonter et son humilité. Le président Koné Dossongui est une bibliothèque vivante pour moi. J'adore m'asseoir avec lui et passer du temps à l'écouter. C'est une rencontre très importante. »

Pour clore notre entretien, nous avons demandé à David Fofana quel conseil il donnerait aux jeunes entrepreneurs ivoiriens et africains : « Il est important d'avoir une certaine fibre entrepreneuriale pour se lancer, et de cultiver le courage et la résilience. Mais par-dessus tout, le plus important c'est d'avoir une vision et une mission claires. Un simple projet ne suffit pas pour être un entrepreneur accompli. Il faut être animé d'une vision et d'une mission allant au-delà des nos aspirations pour pouvoir réussir et impacter durablement. Seuls ces éléments permettent à un entrepreneur d'affronter les difficultés et de rebondir. »

Portrait réalisé par Dare Society West Africa